lundi 2 avril 2012

La sécheresse : comment sont calculés les niveaux d'alerte ?

L'eau  manque en France, dès ce printemps 2012. Une situation qui n'est pas nouvelle, puisque depuis plusieurs années se succèdent des épisodes de sécheresse et de faible taux de remplissage des nappes phréatiques.
Mais comment marche le système d'alerte, de vigilance sécheresse, à quel moment met-on en place des restrictions au niveau du particulier, au niveau de l'agriculture, au niveau des entreprises ?

La surveillance des cours d'eau
Les niveaux des cours d'eau sont surveillés par des stations automatisées, qui mesurent différents paramètres, dont la hauteur d'eau, le débit...
Ce sont les DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), services déconcentrés de l'Etat, qui sont en charge de ces mesures.

A lire
Les techniques de mesure des débit des cours d’eau (DREAL Haute-Normandie)

Les niveaux de référence des étiages des cours d'eau
Les indicateurs de débit d'étiage (niveau le plus bas d'un fleuve ou d'un cours d'eau) sont renseignés pour chaque cours d'eau, en fonction de son histoire. Ce sont ceux-là qui sont utilisés par les préfectures.
Pour les alertes sécheresse, on utilise l'indicateur VCN3, soit le plus faible débit moyen sur 3 jours consécutifs, mesuré en m3/sec.

A lire
Indicateurs du bilan : débits-cibles. Indicateurs courants de débit d’étiage : définitions / Hydratec. In  Bilan besoins-ressources en eaux superficielles dans le bassin Seine-Normandie - Rapport de phase 2 – Juillet 2007, pp. 60-61


Les différents seuils d'alerte et es mesures de restrictions d'usage
Pour chaque rivière, différents niveaux de débits sont définis par les Préfecture, caractérisant des situations allant de la sécheresse "légère" à la sécheresse aggravée. Quand le débit est inférieur au premier seuil (seuil de vigilance) défini par les arrêtés départementaux, les agents de la DREAL viennent surveiller plus particulièrement ces cours d'eau, tous les quinze jours, et éditent un bulletin bimensuel (Suivi de l'étiage Haute-Normandie).

Selon l'importance et l'urgence de la situation, le préfet prend alors des arrêtés de restriction (limitation voire interdiction) des usages de l'eau pour un territoire (application de l’article L.211-3 II-1° du code de l’environnement).
Plusieurs niveaux de mesures sont envisagés, pour les consommations agricoles, les consommations des particuliers et des collectivités, les consommations pour des usages industriels et commerciaux, la gestion des ouvrages hydrauliques et de la navigation commerciale, les rejets : de simple information et sensibilisation du public (seuil de vigilance) à des restrictions très draconiennes (seuls les prélèvements prioritaires pour la santé publique et la sécurité civile sont autorisés). Chaque mesure et ses publics concernés sont décrites dans l'arrêté-cadre.

Un affichage en mairie, une publication dans les journaux locaux ou régionaux (au moins deux) sont obligatoires pour mettre au courant la population.


 
Seuil de vigilance : VCN3 sec de période de retour 2 ans
Seuil d'alerte = VCN3 sec de période de retour 5 ans
Seuil de crise = VCN3 sec de période de retour 10 ans
Seuil de crise renforcée = VCN3 sec de période de retour 20 ans

  • VIGILANCE
    Les campagnes de sensibilisation et d’appel au comportement citoyen sont lancées afin de réduire les utilisations de l’eau qui ne sont pas indispensables. Afin de réduire les risques de pollution, un rappel à la vigilance est fait auprès des principaux sites produisant des rejets polluants. Une surveillance accrue des rejets les plus significatifs est mise en place.
  • ALERTE
    Des efforts coordonnés de restriction et d’interdiction des usages non productifs, correspondant à une réduction d’au moins 30% des prélèvements en eau de surface et dans les eaux souterraines [alimentant les cours d’eau], doivent être mis en place.
  • CRISE
    Les restrictions sont renforcées, correspondant à une réduction d’au moins 50% des prélèvements en eau de surface et dans les eaux souterraines [alimentant les cours d’eau].
  • CRISE RENFORCEE
    Seuls l’alimentation en eau potable et le respect de la vie biologique sont assurés, tous les prélèvements en eau de surface et dans les eaux souterraines de certaines zones, les prélèvements pour l’alimentation en eau potable sont restreints au minimum.
Propluvia, la consultation des arrêtés de restriction d'eau 
Arrêtés-cadre de bassin sécheresse 2010-2013

  Seuils définis pour la Seine-Maritime

 Seuils définis pour l'Eure

Quid des nappes phréatiques ?
Même si les nappes ne baissent pas forcément lors d'une sécheresse, il y a néanmoins, pour certains secteurs, des corrélations entre la hauteur de la nappe et une situation d'étiage des rivières.


A lire
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